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SYSTECH se positionne comme l’un des spécialistes complets du marché de la sous-traitance en électronique

Entretien réalisé en janvier 2016 par Alain Milard.

Publication: Février 2016

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Acteur reconnu dans le domaine de la conception et de l’industrialisation de sous-ensembles électroniques, le câblage filaire, la conception de cartes électroniques et les moyens de tests...
 

Alain Milard :

SYSTECH a été fondé en 1991 par Daniel et Martine Fanon. Vous en avez repris la direction, vous Vincent Fanon et Jérôme Bootz depuis trois ans. Comment l’entreprise a-t-elle évolué depuis cette reprise ?

Vincent et Jérôme :

Dès les premiers mois, après une analyse du positionnement de SYSTECH et de ses forces et faiblesses sur le marché de la sous-traitance française, nous avons confirmé et renforcé la stratégie dans de nombreux aspects : « Leaders des prototypes et petites séries, simples ou complexes, nécessitant une très forte réactivité et une qualité irréprochable ». Nous nous sommes réellement inscrits dans cette continuité ce qui a permis plusieurs avantages :

- La forte adhésion des équipes en place, pas de bouleversement ni de remise en cause des choix historiques

- La bonne transmission avec Daniel et Martine qui se sont très bien sentis l’année de la reprise. Chacun a pu librement exprimer ses talents et laisser libre cours à ses envies.

- La prise en compte de toutes les actions mises en place antérieurement qu’il nous a juste fallu accélérer ou freiner en fonction des évolutions du marché.

Nous avons continué des investissements d’un total de 600k€ dans l’outil industriel et le recrutement de 7 personnes en CDI grâce à une amélioration du CA et de la rentabilité de SYSTECH de ces 5 dernières années. Les derniers travaux réalisés en 2015 sont le réaménagement des 3 ateliers de câblage traditionnel, filaire et CMS ; en particulier pour améliorer tous les flux de production et pour augmenter fortement le niveau ESD.

Alain Milard :

Daniel et Martine ont toujours consacré une grande part du résultat de l’entreprise en investissements machines. Qu’en est-il de votre stratégie ?

Vincent et Jérôme :

Il est vrai qu’à partir de 2009 et en pleine crise, SYSTECH a initié le début de son virage stratégique vers l’automatisation par l’investissement dans la première ligne CMS. Ce fut une petite révolution à l’échelle de l’entreprise, à un moment très peu propice à ce genre de prise de risque. Ce démarrage a eu lieu avec les moyens de l’époque qui étaient relativement faibles à cause d’un CA beaucoup plus restreint qu’aujourd’hui et des résultats tendus. Néanmoins, c’est à cette période que SYSTECH a commencé à prendre de l’avance sur ces confrères. Depuis cette époque, cette démarche a été renforcée pour les besoins du marché et nous avons doublé le rythme des investissements. Notre parc machines à une moyenne d’âge de 3 ans et demi et nous sommes volontairement suréquipés par rapport à nos besoins réels.

La raison étant que nous souhaitons absolument toujours avoir de la capacité disponible pour avoir de la réactivité et pour répondre aux pics de charges de nos clients. Ainsi, nous avons investi dans 1 machine de contrôle 3D du dépôt de pâte à braser, 2 machines de sérigraphie, 1 machine de placement Europlacer, des chargeurs intelligents, de l’outillage filaire, 1 laveuse, 1 armoire sèche et 1 four.

Nous souhaitons être les mieux équipés du marché pour qu’il n’existe pas en France d’usine comparable avec la même densité de machines et de ressources.

Alain Milard :

30% du chiffre d’affaires de SYSTECH est réalisé dans l’aéronautique (interview Midest 2015). Quels sont les autres domaines dans lesquels vous évoluez ?

Vincent et Jérôme :

Nous réalisons 7 M€ de prototypes et de petites séries pour des grands comptes français, des PME et de plus en plus de Start Up innovantes. La part de l’Aéronautique et de la Défense à doubler récemment car nous pensons que leurs exigences logistiques sont de plus en plus grandes. Ils recherchent, non seulement une fiabilité sans faille, mais également beaucoup plus de souplesse dans leurs approvisionnements. Il faut être capable d’accélérer les livraisons dans des délais très courts et de pouvoir s’adapter à des cahiers des charges plus fluctuants en les conseillant.

De par notre capacité à répondre aux demandes spécifiques pour nos 140 clients, l’activité est quasiment répartie dans tous les secteurs. Cependant, nous sommes plus actifs dans le médical, l’instrumentation, l’industrie, les télécoms et l’éclairage.

A noter que nous ne faisons jamais de prospection, ce sont les clients qui nous trouvent par le « bouche à oreille ». En plus de la fabrication, nous réalisons par an 250 étuinterieur des CAO, 20 études de développement Soft et Hard et 15 bancs de tests.

Alain Milard :

Pour quelles raisons vos clients vous restent-ils aussi fideles ?

Vincent et Jérôme :

Nous avons effectivement une centaine de clients très fidèles, ce qui est beaucoup pour notre taille. Chez SYSTECH, nous avons une vision de long terme avec les clients qui nous inspirent et nous les servons aux mieux de leurs intérêts, sans forcément penser de prime abord à notre développement financier. C’est une stratégie de PME qui porte ses fruits sur la durée et qui semble aujourd’hui être appréciée. Les relations et la communication s’en trouvent facilitées, les sources d’amélioration et les gains sont découverts plus facilement.

De même, nous attachons beaucoup d’importance à garder un bon climat social, car nous pensons que c’est indispensable pour que les équipes soient capables de se coordonner entre elles de manière quasi autonome. Nous nous battons au quotidien pour satisfaire nos clients sans jamais mettre de pression sur nos fournisseurs et nous les traitons avec le même respect que nos clients. En cas d’aléas sur une fourniture, nous décuplons nos énergies pour trouver des bonnes solutions pour tous. Au final, nos fournisseurs nous considèrent comme un sous-traitant différent et ils nous aident, peutêtre un peu plus que d’autres, à relever les défis du quotidien.

Dans une entreprise normale avec l’avènement de la Finance, les choix de la direction se concentrent sur les activités qui génèrent le plus de valeur. Chez SYSTECH, nous avons choisi historiquement de ne pas suivre cette voie. Nous ne sélectionnons pas nos activités, nous en ajoutons sans cesse et les laissons se développer. Dans le passé, nous avons choisi de diversifier les métiers électroniques en développant la R&D, la CAO, la CEM, le câblage de tous types, le contrôle et la fabrication de moyens de tests. Nous avons investi dans tous les domaines qui intéressaient nos clients pour leur proposer le meilleur niveau dans chaque sous métier électronique.

Sur certaines affaires très pointues, nous avons pu perdre de l’argent, mais jamais la satisfaction du client, et nous avons toujours développé nos compétences bien plus rapidement qu’avec d’autres moyens. Pour terminer, nous sommes spécialisés depuis 25 ans dans les productions « prototypes et petites séries, simples ou complexes, nécessitant une très forte réactivité et une qualité irréprochable ». Notre stratégie a été souvent copiée par nos confrères sous-traitants, mais nous ne connaissons pas d’usine comparable sur un seul site qui puisse, comme SYSTECH, livrer 2500 productions différentes en un an dont les 2/3 sont réalisées pour la première fois. Cela doit avoir un impact sur notre agilité et la performance perçue, et contribue à fidéliser nos clients.

Alain Milard :

Organisez-vous des audits réguliers auprès de vos fournisseurs tels que les fabricants de pcb ?

Vincent et Jérôme :

Non, une fois de plus nous sommes atypiques. Nous avons une sélection drastique de mise au panel fournisseurs mais une fois en régime établi, les fournisseurs sont surtout jugés sur leurs performances, que nous suivons de très près. Le nombre très important d’affaires nous permet de constater les dérives mineures et de réagir à temps avant qu’elles ne deviennent plus sérieuses. Nous sommes souvent déterminés à aider un fournisseur historique de proximité à se remettre dans les rails plutôt que de le remplacer.

Nous avons dans le passé déjà été confrontés à des liquidations de fabricants de PCB, à chaque fois, nous avons été prévenus bien avant et nous avons toujours pu mettre en place des alternatives satisfaisantes.

Alain Milard :

Quels sont vos projets pour cette année qui débute ?

Vincent et Jérôme :

Nous avons peu de projets pour cette année ; nous souhaitons d’abord digérer les changements et les améliorations survenues, bien continuer de former et de développer notre personnel. Pour information, nous sommes quand même engagés sur :

- Le passage de l’EN 9100 en fin d’année, afin de répondre aux besoins aéronautiques.

- L’implémentation du logiciel SolidWorks pour la partie mécanique et intégration

- La finalisation de l’utilisation de notre ERP qui est déjà en place.

- L’automatisation de certaines tâches administratives qui n’apportent aucune valeur pour le client.

Alain Milard :

Pour finir, allez-vous être présents sur des salons en 2016 ?

Vincent ou Jérôme :

Oui, nous serons présents au Midest. Même si les vraies retombées commerciales sont toujours difficiles à mesurer sur un salon, c’est un moment convivial de plaisir que nous souhaitons nous offrir avec les acteurs du métier de l’électronique et nos clients. Nous sommes très contents d’être dans ce créneau à fort potentiel et d’y apporter notre petite contribution. Le made in France en électronique a encore de beaux jours devant lui.

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