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CIRLY fabrique dans son usine en France vos PCB prototypes

Entretien avec Maxime FRACHON, président de CIRLY

Publication: Mars 2016

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Double face et multicouches sous 24 heures chrono
 

Alain MILARD : Fernand FRACHON a créé en 1980 l’entreprise CIRLY. A cette époque la fabrication des circuits imprimés était en pleine effervescence. Quelles ont été ses motivations ?

Maxime FRACHON : Je crois pouvoir dire sans dénaturer sa pensée qu’il avait avant tout le gout de l’entreprenariat, puisqu’il n’était pas à son coup d’essai avec CIRLY. L’entreprise réalisait à l’origine de la reproduction photographique à l’échelle 1. C’est Alstom qui l’a encouragé très vite à se lancer dans le circuit imprimé prototype alors même qu’il n’y connaissait rien. Moi qui ne côtoie vraiment cette industrie que depuis les années 2000, j’avoue qu’une telle aventure technologique en autodidacte avec 1 ou 2 copains reste encore à mes yeux un mystère, mais c’est justement ce qui rend l’histoire sympa.

Alain MILARD : 20 ans plus tard vous faisiez vos études à l’Université de LYON dans les domaines de l’économie et de la gestion. Etait-ce déjà en vue de reprendre quelques années plus tard la présidence de CIRLY ?

Maxime FRACHON : Très sincèrement non, d’autant que j’étais un peu effrayé par la technologie… L’envie s’est surtout manifestée lors de mes premières expériences professionnelles dans le Groupe Danone et Atari qui m’ont fait sentir le besoin de plus de polyvalence et de liberté, alors qu’à la même période se posait la question de l’avenir de CIRLY et de sa possible vente.

Alain MILARD : CIRLY est aujourd’hui l’un des rares fabricants de circuits imprimés français à savoir livrer des circuits imprimés dans le délai record de 24 heures. Cela demande très certainement une organisation rigoureuse et un équipement spécifique.

Maxime FRACHON : La première chose, c’est que CIRLY ne s’est pas improvisé fabricant rapide de circuits imprimés du jour au lendemain. Cette orientation a été actée dès sa création et s’est matérialisée ensuite exclusivement autour de ce modèle du prototypage rapide. Si les tentations ont été fortes à certaines périodes difficiles d’élargir le spectre de notre prestation, mon père a su conserver la constance stratégique nécessaire pour faire de ce choix une vraie force. Le deuxième point, c’est la grande fidélité du personnel de CIRLY. Si l’on a coutume de dire que l’on ne fait plus sa vie professionnelle dans une seule entreprise, il est tout aussi vrai de dire que les succès passés et présents de CIRLY tiennent à l’engagement continu de l’équipe en place et à la fidélité des personnes qui la composent. C’est cette composante essentielle qui m’a été transmise lors de mes premiers pas dans l’entreprise, j’en prends toute la mesure aujourd’hui. Sur cette base solide, un positionnement clair et une équipe forte, les évènements ont pu s’enchainer avec une certaine cohérence : une politique d’investissements soutenue, un outil industriel surdimensionné pour absorber un plan de charge très aléatoire, et une organisation spécifique en constante adaptation. Les exemples les plus récents sont le déménagement dans une nouvelle usine en 2011 et l’expérimentation depuis 2014 d’une organisation LEAN pour accompagner notre montée en gamme technologique.

Alain MILARD : Vos fabrications vont du simple face aux multicouches jusqu’à 20 couches, du perçage mécanique jusqu’à 100μ, des largeurs de pistes et isolements 80μ… Quels vont être vos prochains investissements pour encore aller plus loin dans la technologie ?

Maxime FRACHON : Après l’installation d’une machine très flexible d’imagerie directe l’année dernière, nous avons passé commande au mois de janvier de 2 nouvelles unités numériques de perçage-détourage. L’installation est prévue pour début juin. Nous sommes impatients, car nous constatons une réelle densification des perçages qui allonge considérablement le temps de traitement des dossiers. Nous adaptons donc notre outil à cette évolution. Plus généralement, nous avons énormément travaillé ces dernières années pour répondre à la demande technologique  : trous enterrés, trous borgnes remplis en résine ou en cuivre, diversification des matériaux (Rogers, SMI, cuivre épais…). Nous le faisons toujours avec le souci de pouvoir apporter un plus par rapport aux offres existantes. Ce plus, c’est le délai rapide et tenu. Cette promesse, nous souhaitons la tenir sur tous les produits, du plus basique au plus complexe, c’est la clef pour conserver la confiance de nos clients.

Alain MILARD : CIRLY a été la première entreprise en France à offrir à ses clients la possibilité de passer des commandes de fabrication de PCB directement via son site internet dès le milieu des années 90. Très prochainement, vos clients vont avoir un retour immédiat concernant l’analyse faite par vos systèmes sur les fichiers destinés à la fabrication des PCB. Etait-ce un réel besoin pour vos clients ?

Maxime FRACHON : Pour la petite histoire, l’intuition internet est venue du directeur commercial de l’époque qui était totalement convaincu par cette révolution. Voyant que l’entreprise ne bougeait pas beaucoup sur la question, il a commencé par financer lui-même l’abonnement MODEM en 1992 pour le transfert de fichiers clients. Quand je parle de l’engagement de notre équipe, vous voyez que je n’invente rien. Aujourd’hui, 20 à 25% de notre chiffre d’affaires transite par le site avec un espace client qui fonctionne bien. Mais nous pouvons faire beaucoup mieux. Une part croissante de notre activité se joue aujourd’hui sur le web, avec des concurrents qui ont mis en place des services très attractifs. De fait, le digital est un axe de travail prioritaire pour CIRLY cette année. Nous allons donc effectivement mettre à disposition certains de nos outils logiciels de contrôle de fichiers, la possibilité de chiffrer en autonomie complète des produits 24h/24, apporter une assistance technique, et beaucoup d’autres services que nous avons identifiés. La demande est en tout cas réelle, et a d’ailleurs été relayée dans l’étude de Bernard Bismuth l’année dernière sur l’état des lieux du circuit imprimé en France. Cette évolution complètera notre présence sur le terrain avec notre équipe commerciale en place qui est très appréciée de nos clients. Notre choix, c’est justement de ne pas choisir et de mener une stratégie multicanale qui réponde aux besoins du plus grand nombre de développeurs.

Alain MILARD : Aujourd’hui CIRLY propose via son application « CIRCOM  » de stocker (et ou diffuser via une application cloud), dans le circuit imprimé les informations clés concernant le PCB. Ce type d’innovation contribue-t-elle au succès de CIRLY ?

Maxime FRACHON : CIRCOM, c’est le prolongement de notre culture du service avec les outils du 21ème siècle. En fait, ces informations clefs peuvent largement dépasser le simple champ du PCB, qui ne devient qu’un vecteur de solutions à des problématiques plus larges : maîtrise de la supply chain électronique, authentification du système, maintenance des cartes, suivi de mises à jour de soft, recyclage… C’est une technologie ouverte, facilement accessible, qui fonctionne avec les nouvelles télécommandes universelles que sont les smartphones et tablettes. Notre souhait est d’accompagner nos clients avec tout un écosystème hardware et software qui s’adapte à leurs besoins. Les applications sont en tout cas très nombreuses. Maintenant, ce n’est pas cette application qui nous fait vivre aujourd’hui, mais elle matérialise notre vision de « l’usine plate-forme de solutions » que doit être CIRLY demain pour ses clients. Avec l’univers des objets connectés, les kits de développement libres tels qu’ ARDUINO ou Rasperry Pi, la mécatronique ou la plastronique… nous devons nous montrer créatifs pour nous interfacer avec tous ces écosystèmes, en bonne intelligence à partir de partenariats forts. Lorsque l’on additionne à ces tendances lourdes la pression sur les prix, les technologies à maîtriser, et notre carnet de commandes à la semaine, c’est parfois légèrement flippant… mais aussi terriblement passionnant car notre époque est aussi faite de nombreuses opportunités.

Alain MILARD : Vous avez entamé une démarche « RSE » (responsabilité sociétale des entreprises). Lorsque l’on parcourt votre site web, on constate que vous menez différents projets, puisque vous avez même implanté dans les parties extérieures des ruches pour abeilles. Quelles sont vos motivations au coeur de Cirly pour consacrer autant d’énergie à toutes ces actions extrat production ?

Maxime FRACHON : Je me garderai bien d’être donneur de leçon sur cette thématique, car le spectre est très large et notre démarche pas vraiment structurée. Pour une PME comme CIRLY, c’est aujourd’hui une politique de petits pas, qui a réellement pris corps lors la préparation de la construction de notre nouvelle usine en 2010. Nous avons investi quelque 300K€ pour améliorer les conditions de de travail  : de la lumière naturelle dans l’atelier, l’optimisation de la consommation en eau, un système centralisé de traitement de l’air intérieur… Nous avons également fait le choix d’un bâtiment qui s’intègre bien dans son environnement avec un bardage bois, comme un clin d’oeil à notre secteur industriel très technologique. Le constat, c’est que ces petits pas induisent une dynamique positive qui trouve un écho dans la performance globale de l’entreprise. Pour les 3 ruches qui ont été installées sur notre site en 2015, elles ont donné lieu à une récolte dans les murs de l’entreprise à la fin de l’été. Le miel récupéré, excellent par ailleurs, est aujourd’hui estampillé CIR’BEE dans des pots de 125g offerts à nos clients. C’est pour nous une façon originale de matérialiser notre statut d’industriel français attaché à ses équipes, son savoir-faire, son usine, son territoire et ses nombreux partenaires.

Alain MILARD : Nous vous avons récemment rencontré à ENOVA Lyon et vous faites partie du syndicat ACSIEL Aliance Electronique. Sur quels autres salons allons-nous pouvoir vous rencontrer ?

Maxime FRACHON : Pour l’instant, rendez-vous est pris à la JRE de Grenoble fin mars, le SIDO en avril et ENOVA Angers en juin. Entre temps, Thierry Lagèze et Christophe Perrigueur restent au contact du marché lors de leurs tournées commerciales. Nous accueillons également avec plaisir tous les clients et prospects qui souhaitent nous rendre visite sur notre site de production de Brignais… un pot de miel CIR’BEE les attendent !

Entretien réalisé en février 2016

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