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La COP 21, la mondialisation et les acteurs chinois

Publication: Mai 2016

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Alexandre Xing et Christophe Granier, Conseillers du Commerce Extérieur de la France...
 

L’accord de la COP21 adopté à Paris est une opportunité pour le développement international de la Chine qui possède les compétences techniques, la capacité de financement et une approche de partage bien perçue par beaucoup de pays. En amont des véhicules routiers et des trains à grande vitesse électriques, la Chine est très bien positionnée dans la production et la distribution d’électricité.

L’ultra-supercritique au secours du charbon

La Chine a construit à Shanghai la centrale thermique la plus puissante au monde (1000 MW), mais aussi celle qui offre le meilleur rendement et l’impact le plus réduit sur l’environnement grâce à la technologie « ultra-supercritique ». Ses performances sont meilleures que celles des turbines à gaz, ce qui en fait une référence à l’export et doit susciter l’intérêt de pays ayant d’abondantes ressources en charbon et une forte pression environnementale. En juillet 2015, State Power Investment a signé un contrat d’étude de préfaisabilité pour la construction d’une centrale ultra-supercritique de 2 x 660MW au Bangladesh. Les grands fabricants chinois de chaudières et de turbines (Shanghai Electric, Dongfang), qui maitrisent le savoir-faire des équipements ultra-supercritiques, doivent trouver leur place sur le marché international.

L’hydraulique, une spécialité chinoise

La Chine occupe la première place dans le domaine des centrales hydrauliques (300 GW, 25% des capacités installées dans le monde). Le groupe dominant est China Three Gorges (CTGC), qui a construit des centrales hydrauliques en Asie, Afrique et Amérique du Sud, certaines réalisées en collaboration avec Alstom. Au cours des dernières années, CTGC a réalisé des projets au Pakistan, au Kazakhstan, en Malaisie, au Népal et au Laos. En 2012, elle a acquis 21% de l’électricien portugais PEC. SPI et China Energy Engineering sont les autres acteurs majeurs du secteur. Datang se développe notamment dans la région du Mékong et assure le développement de projets au Kazakhstan et en Afrique du Sud.

Les horizons renouvelables : l’éolien et le solaire

La Chine est le premier pays au monde pour la capacité installée de turbines éoliennes. Quatre Chinois figurent parmi les dix premiers fournisseurs de ces turbines en 2015. Leader mondial, Gold Wind développe des projets aux Etats-Unis, au Chili, en Equateur, au Pakistan et en Éthiopie. Une filiale de Guodian a ouvert des bureaux d’études off-shore, a construit un parc éolien de 99 MW au Canada, et termine deux parcs d’une capacité installée de 244 MW en Afrique du Sud.

En 2015, la Chine a dépassé l’Allemagne pour devenir leader dans le domaine des fermes photovoltaïques avec une capacité totale installée de 43 GW. Las des mesures anti-dumping et anti-subvention prises par l’Union européenne et les Etats-Unis, les fabricants chinois de panneaux solaires se concentrent sur l’Inde, l’Afrique et les pays des Routes de la Soie. Les noms à retenir dans ce secteur sont Golden Concord (no 1 mondial), Hareon Solar, Jiangsu Shunfeng et Trina Solar.

Finance et technologie, piliers du nucléaire

Avec 28 réacteurs installés d’une capacité totale de 27 GW, 24 en construction pour 27 GW, 40 en projet pour 47 GW et la technologie nationale de centrale de 3ème génération Hualong-1, les sociétés du secteur nucléaire sont de grands acteurs sur le marché international. Les trois majors sont CNNC, CGN et State Power Investment.

Face aux technologies plus éprouvées, Hualong-1 a besoin de temps et de références pour prouver son efficacité, mais la compétitivité des sociétés chinoises en matière de construction de centrales et leur capacité de financement sont attirantes. Leur stratégie consiste à s’associer avec un fournisseur de technologie reconnu, prendre une part dans le consortium d’investisseurs, participer à la construction, fournir le financement du projet et vendre dans le même temps Hualong-1 pour un autre projet de centrale nucléaire.

En octobre 2015, CGN a signé un accord avec EDF pour financer, construire et exploiter deux centrales de technologie française à Hinkley Point en Angleterre. L’accord inclut la collaboration des deux groupes pour la construction d’une centrale Hualong-1 à Bradwell. CNNC a fait de même pour son premier contrat en Argentine : grâce à un engagement de financement, le groupe a remporté en novembre 2015 la construction de deux centrales de technologie canadienne et signé en même temps un accord cadre pour la 5e centrale nucléaire du pays de technologie Hualong-1.

La solution : l’interconnexion des réseaux à UHV

State Grid, géant chinois des réseaux électriques, a mis au point la technologie de réseaux d’électricité à Ultra-Haut-Voltage (UHV), sure, efficace et verte, qui cumule les avantages d’une capacité plus grande, d’une distance plus longue, d’une perte de transmission réduite, d’une emprise au sol moindre, donc d’une excellente économie d’échelle. Liu Zhenya, président de State Grid, est convaincu que la meilleure façon pour l’humanité de relever les défis que sont la raréfaction des ressources naturelles, la pollution et le changement climatique est d’utiliser les énergies propres renouvelables, et de remplacer au maximum la combustion des énergies fossiles par la consommation d’électricité. 0.05% du potentiel existant d’énergie hydraulique, éolienne et solaire suffisent à satisfaire les besoins de l’être humain sur notre planète. Le reste est affaire d’interconnexion des réseaux d’électricité entre les nations et entre les différents continents.

L’application réussie de la technologie UHV sur le réseau électrique domestique chinois prouve que l’idée est techniquement faisable et économiquement intéressante. Il reste aux gouvernements des pays à accepter l’idée d’une interconnexion au niveau mondial.

En mai 2015, State Grid a inauguré son premier projet étranger de transmission UHV pour transférer l’électricité de la centrale hydraulique de Belo Monte au nord du Brésil vers le sud-est du pays sur une distance de 2 084 km. La construction sera achevée fin 2017.

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