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Actualité des entreprises

Newsletter de septembre spécial Moroccan Solar Challenge

Publication: Septembre 2019

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Ce 5ème Moroccan Solar Challenge organisé par l’IRESEN à Ben Guerir a tenu toutes ses promesses : des emm..., des déceptions, de la solidarité et forcément des larmes...
 

Install 5.0 : Comme tous Challenges, le 5ème Moroccan Solar Challenge débute par le déballage du matériel, la prise du paddock et surtout le p’tit tour des "box" et le "p’tit coup d’oeil" sous les bâches des véhicules non déballés pour jauger la concurrence. On a beau connaître la scène internationale, personne n’ y échappe... Ce côté bon-enfant entremêlé à celui de voyeur, donne toute son épice (marocaine) à ce met raffiné qu’est la compétition.

Au final, 10 équipes sont présentes : Solaris de Turquie, Bélénos de Clermont-Ferrand, Sunracer de Chambéry, Ecoles des Mines de Rabat, L’école d’ingénieurs Mohammadia et quatre autres écoles marocaines.

Briefing : les ennuis commencent...

Démarrage en trombe de la journée par un briefing des Team Managers où on apprend que 6 gros ralentisseurs ont été installés à la sortie de Ben Guerir. Mauvaise nouvelle pour les véhicules dont la garde au sol est faible (Heol/Solaris : 7cm). Plus tard, grâce à nos amis de Chambery (Sunracer/INES), nous avons pu contrôler les ralentisseurs qui effectivement étaient à plus de 10cm de hauteur...pas glop, pas glop. Cependant, l’oeil avisé de notre pilote remarque qu’au centre de la chaussée, ils sont plus doux...

Premier hors d’oeuvre : le contrôle technique statique

Immédiatement à l’issue du meeting, le contrôle technique statique est lancé. Rodé à cet exercice, nous n’en fîmes qu’une bouchée de khabaz, tant le véhicule est devenu irréprochable dans les domaines de la protection du pilote, ou encore du câblage et de la mécanique. A force de se faire tirer les oreilles pendant les trois derniers contrôles techniques de haut niveau (Abu Dhabi, Egypte et Belgique récemment), la leçon a fini par rentrer...

Second hors d’oeuvre : le contrôle technique dynamique

Les essais dynamiques consistent à quatre épreuves : slalom, freinage, éjection du pilote et qualifications.

Heol s’élance pour la première épreuve de slalom et patatras, s’arrête au milieu de la sinusoïde de cônes. Le redémarrage se fait attendre mais fini par arriver. Pas de chance, premier essai, premier échec.

Les juges nous proposent de faire l’épreuve de freinage dans la foulée pour ensuite retenter le slalom. Exécution ! 7,5m de freinage à 50km/h le meilleur freinage sans blocage des roues. Cela redonne du baume au cœur.

Le second essai au slalom est le bon avec un temps de 15s ce qui est parfait. Quant à l’éjection du pilote, elle se déroule en moins de temps qu’il ne faut pour le dire : 6s, le plafond étant à 15s.

A posteriori, l’arrêt de la batterie était dû à une température des éléments trop élevée. En effet, figée sous un soleil de plomb (air à 38°C), dans le couloir d’attente de son tour pour les essais, la température des batteries a dû dépasser les 45°C interdisant tout usage.

Dernière épreuve et pas des moindres, la qualification sur trois essais chronométrés et de surcroît départ arrêté ! Ultime épreuve, mais ô combien déterminante pour l’ordre de départ qui généralement, compte tenu de l’étroitesse et la dangerosité de la Nationale 9 entre Ben Guérir et Marrakech est aussi l’ordre d’arrivée.

Le SunRacer de l’INES, bien décidé à en découdre s’élance en premier. Dès le premier essai, le Savoyard passe sous la barre de la minute avec 59s au chrono, quelle insolence !. Ils nous avaient laissé entendre qu’ils avaient amélioré l’engin mais là, cela dépassait de loin l’entendement !

Heol s’élance à son tour et le pilotage de Jérémy offre un spectacle hallucinant dans les lacets étroits des petits ribines du parking de l’IRESEN, le chrono est bon : 1mn8s mais à plus de 9s du SunRacer Savoyard !

Au tour de Bélénos de s’élancer et leur pilote d’offrir quelques figures de style dans les virages...1mn22s et Solaris 1mn25s pour la quatrième place. Les autres concurrents sont à plus de 2mn...

Il est clair que pour le second essai, chacun partira avec le couteau entre les dents... Chambéry gagne encore 1s, Heol 4s, Bélénos 11s et Solaris 13s, les deux équipes marocaines passent la barre des 2mn ! Dans cet essai, la mécanique a souffert, les pneus couinés et les pilotes sués ! A tel point que chacun s’est, dans son fort intérieur, convaincu qu’il ne fera pas mieux, ce qui fût exact et donnât la grille de départ suivante :

Pole Position : SunRacer INES : 58s 2ème : HEOL 1mn04s 3ème BELENOS 1mn11s 4ème Solaris 1mn12s 5ème Ecole des Mines de Rabat 1mn35s 6ème Ecole ingénieurs Mohammadia 1mn42s

Les autres véhicules n’ayant pu participer à l’épreuve, auront droit à d’autres essais le lendemain mais hélas sans résultat.

Une seconde position sur la grille de départ pour Heol, affublé du dossard N°2, était une bonne place, tant le SunRacer était performant. Mais, le spectre d’être l’éternel second commençait à planer un peu trop au dessus du stand breton !

avant un repos bien mérité, restait plus qu’à faire un dernier check-up afin de préparer Heol pour la course du lendemain.

Du Check-up à la salle d’opération, il n’y a qu’un fil...

Comme cela arrive quelque fois hélas, un petit check-up débouche sur des plaies béantes... Lors de la vérification de nos panneaux solaires, nous nous sommes aperçus qu’un fil était endommagé et risquait de provoquer un court-circuit.

En fait, il avait déjà fait son œuvre et détruit deux MPPT* nous privant ainsi de 20% d’énergie solaire. Comble de malchance, pour une fois, nous avions limité l’envoi de pièces de rechange et forcément laissé les MPPT à Brest... Compte tenu du haut niveau de la concurrence, il n’était pas question de se priver de tant d’énergie.

Après de longues recherches dans les stands où tous ont fait preuve de solidarité, nous devions nous rendre à l’évidence qu’il était impossible de trouver une solution de remplacement. Même malgré l’insistance d’une équipe marocaine pour démonter ceux de leur véhicule en panne et ne pouvant rouler !

Quitte à perdre 20% d’énergie autant tenter le tout pour le tout en faisant sauter quelques composants électroniques susceptibles de provoquer la mise en court-circuit des MPPT. Après avoir all\’e9g\’e9 nos deux cartes de trois diodes, le résultat est excellent car ils sont à nouveau opérationnels !

Faire sauter des composants CMS avec un tournevis d’horlogerie, un fer à souder, 4 mains, à la lueur des LED des téléphones relève plus de la chirurgie de champ de bataille que de l’esthétique !

Le soleil s’étant couché depuis longtemps, nous dûmes attendre les premiers rayons du soleil du lendemain pour confirmer la réparation de fortune.

Il n’y a pas que les voitures qui sont électriques...

Le plat de résistance démarre dès 9h, les stands vrombissent telles des ruches pour se préparer pour le lancement de la course à 11H00. Notre réparation de fortune tient ses promesses et nous avons quelques ampères en sortie du MPPT mais bizarrement, ces derniers ne "rentrent" pas dans la batterie.... Le court-circuit avait sûrement fait d’autres dégâts, heureusement se limitant à un fusible, rapidement changé !

La tension dans les stands, où quelques noms d’oiseaux fusent commence à monter à quelques minutes du départ ((je ne parle ni arabe, ni turc, mais il y a des intonations verbales qui ne laissent pas la place à l’ambiguïté...).

Puis c’est l’attente interminable, sous un soleil de plomb, dans le couloir du départ faisant souffrir les pilotes et l’électronique.

Notre radio grésille et Sébastien, pilote du jour, nous annonce que la batterie est en défaut à nouveau. Il fait plus de 38°C et le soleil frappe fortement les cellules solaires. Température trop élevée ou batteries pleines ? Il n’est plus possible de vérifier, on lui propose de couper les panneaux car la batterie est sûrement pleine et dès lors se met en sécurité.

Après exécution, effectivement, la batterie est à 98% et n’accepte plus d’énergie, il ne remettra les panneaux en service que 10 km après le départ.

Un départ casse-tête

Le départ est donné à 11H50 sous l’Arche du Solar Décathlon Africain, premier de ce nom sur le territoire Africain. Rapidement, le Sunracer, Heol, Bélénos et Solaris se file le train à plus de 60km/h dans les rues vivantes de Ben Guerir où peut surgir à chaque instant une mobylette, un chien, une Gazelle ou un Gazou**. Chacun sait que la négociation des ralentisseurs est cruciale pour la suite car c’est à la fois le seul endroit où il est possible de doubler en toute sécurité (car 2X2 voies) et où la hauteur des dos d’âne peut être fatale à la suspension des véhicules.

Stratégiquement, Sébastien décide de viser le centre de la route où les ralentisseurs sont, semble-t-il, plus bas pour doubler le Sunracer mais ce dernier ne compte pas se laisser faire et fait parler sa puissance à la relance après chaque obstacle. Après trois tentatives, notre pilote réussi à dépasser notre ami Savoyard et s’engouffre seul en tête sur la désormais portion étroite de la N9. A ce stade, plus de 100km le sépare de l’arrivée et aucune information ne filtre quant à la position des autres concurrents.

Heol tourne comme un coucou Suisse, se sentant même pousser des ailes en frôlant les 100km/h dans une portion en légère descente. Le motard de la Garde Royale désormais pour nous seul, prend la ligne médiane pour rail et agite le bras gauche tel un ventilateur désarticulé, monte sur sa moto pour faire signe aux véhicules de s’écarter de la route pour laisser passer la soucoupe roulante.

Le rond point de Marrakech approche, la moitié du parcours est faite... Dès la rotation effectuée, Fanch déclenche son chronomètre pour connaître les écarts avec les autres concurrents que nous allons désormais croiser. Après 3mn, nous croisons l’équipe Turque de Solaris qui a pris la seconde place. 13mn plus tard c’est au tour de l’INES suivi de près par Bélénos en quatrième position.

Les kilomètres s’égrainent et aucun concurrent ne semble se rapprocher. L’absence d’information sur les écarts entre véhicules tant sur la ligne d’arrivée que dans le véhicule suiveur fait monter la pression. Un SMS de Fanch nous indique qu’Heol vient de passer les ralentisseurs sans casse et remonte l’artère principale de Ben Guerir. Pour nous, positionnés sur la ligne d’arrivée, c’est un peu comme scruter l’horizon pour voir si le marin rentre enfin au bercail ! Au bout de cette longue ligne droite montante, vallonnée et vaporeuse des ondulations thermiques, tel un mirage, un gyrophare s’agite.

Mais difficile de voir quel véhicule arrive car ce n’est encore qu’un petit point qui ma foi grandit bien vite !

Gast ! c’est Heol ! Enfin ! Cette fois c’est la bonne !

Heol franchit la ligne d’arrivée en ayant parcouru les 108km en 1h19 soit un peu plus de 80km/h de moyenne. C’est, aux dires des organisateurs, le meilleur temps depuis la création de l’épreuve.

Cerise sur la pâtisserie marocaine, il reste 50% d’énergie dans les batteries, il aurait presque pu refaire un Aller/Retour...

Je vous avais promis des larmes et effectivement grosse bouffée d’émotions et les yeux embués, on ne peut que féliciter nos 2 pilotes et savourer cet fin de menu tant attendu après trois places de second !

Au final, Solaris est à 14mn, Bélénos à 30mn avec une panne sur leur BMS qui les a retardé de 20mn, Sunracer à 1h également ralenti par une panne de batterie et l’Ecole d’Ingénieurs Mohammadia à 1h30, l’Ecole des Mines de Rabat fermant la marche.

Après analyse des enregistrements des data, Il s’avère qu’Heol a consommé 2,5kWh d’énergie de la batterie (50%) et reçu en moyenne un peu moins de 1kWh d’énergie solaire soit au moins 1/3 de sa puissance pour rouler à plus de 80km/h de moyenne.

Ramenée au kilomètre la consommation est de l’ordre de 32Wh/km.

http://www.moroccansolarrace.com/

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