Greenerwave, deeptech française spécialisée dans le contrôle des ondes électromagnétiques, a annoncé le succès des essais réalisés avec la Direction générale de l’armement (DGA), partenaire historique de l’entreprise, concernant son projet de terminal pour les communications par satellite à usage militaire et civil inédit. Disposer du haut débit constitue aujourd’hui un besoin stratégique et un gage de compétitivité industrielle. Or, comme l’ont récemment montré les derniers événements géopolitiques internationaux, seules les infrastructures spatiales peuvent garantir cette connectivité haut débit en toutes circonstances. C’était l’objectif d’un des projets menés par Greenerwave. Retour sur ce succès, fruit de la collaboration entre la start-up, l’Agence de l’innovation de défense (AID) et la DGA via le centre d’expertise et d’essais DGA Maîtrise de l’information.
Les futurs terminaux de satellites de communication militaires devront être en mesure de suivre dynamiquement la course d’un voire de plusieurs satellites orbite basse défilants. Si les solutions actuelles sont constituées de plusieurs émetteurs dont on contrôle l’amplitude et la phase en fonction de la direction visée, cette technique est complexe, onéreuse et particulièrement énergivore.
Greenerwave vise à résoudre ce problème avec un terminal compatible avec tous les usages de la communication par satellite. La startup française a développé un terminal performant et léger capable de diriger les ondes vers un satellite géostationnaire ou en mouvement (LEO), en s’adaptant en temps réel. Conçu entièrement par l’entreprise, il repose sur une architecture matérielle simple et un logiciel de contrôle sophistiqué utilisant des algorithmes de physique et des approches inspirées de l’intelligence artificielle (IA). Grâce à ce logiciel et à l’IA, le terminal peut automatiquement basculer entre les faisceaux et adapter ses fréquences pour se connecter à n’importe quel satellite selon les besoins.
Le terminal Satcom de Greenerwave utilise une technologie unique basée sur des surfaces intelligentes reconfigurables (RIS). Cette approche, plus économique, légère et économe en énergie, facilite l’accès aux communications pour les nouvelles constellations de satellites.
Les essais réalisés sur le site de DGA Maîtrise de l’information en mars dernier ont permis d’établir des liens entre des stations militaires et une station équipée de l’antenne Greenerwave. Des visioconférences de bonne qualité ont pu être réalisées via le satellite militaire français Syracuse 4A.
Les différentes campagnes d’essais ont démontré la montée en puissance de la technologie de Greenerwave via un contrôle accru des ondes, des débits de données plus élevés et la réalisation de promesses comme la capacité multi-faisceaux de l’antenne via une connexion en réception, sécurisée et simultanée, à deux satellites gouvernementaux dont Syracuse 4A.
Il s’agit de l’aboutissement de plusieurs années de coopération entre le ministère des Armées et Greenerwave, une collaboration née suite au post-doctorat de Jean- Baptiste Gros, aujourd’hui ingénieur chez Greenerwave, dont avait découlé le projet d’accélération de l’innovation 3SFA financé et accompagné par l’Agence de l’innovation de défense. Suite à ce premier succès, un second financement de l’AID a permis de lancer le projet M3SFA "Smart Steerable Satcom Antennas" permettant d’aller plus loin dans le développement d’une nouvelle génération d’antennes de communications.
Consciente du potentiel de l’entreprise, l’Agence de l’innovation de défense, via le Fonds innovation défense, a participé en janvier 2024 à la levée de fonds de 15 millions d’euros menée aux côtés de Safran Corporate Ventures, Intelsat, BNP Paribas Développement et Plastic Omnium. Celle-ci avait pour objectif d’aider Greenerwave à accélérer le développement de sa technologie auprès de nombreux secteurs en France et à l’international : la défense, l’espace, l’automobile et les télécommunications.
Greenerwave, fondée en 2015 par les chercheurs Geoffroy Lerosey et Mathias Fink, est une entreprise deeptech industrielle issue de l’Institut Langevin, dépendant du CNRS, et de l’École supérieure de physique et de chimie industrielles de Paris.