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Dossiers

L’Industrie Européenne du circuit imprimé en 2015 par Bruno Cassin

Publication: Juin 2010

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Bruno Cassin , Président du groupe ELVIA PCB réagit...
 

Nous ne pouvons qu’être d’accord avec l’analyse étoffée que nous propose Bernard. Mais là où nous devons réagir plus fort, plus clairement c’est sur la recherche de solutions  : Je poserai une simple question : pourquoi en sommes nous là ?

Tout simplement parce que l’Asie et particulièrement la Chine offre une compétitivité incomparable. En 10 ans seulement, la Chine s’est ouverte et a su répondre à toutes les sollicitations. Il est donc illusoire de batailler sur le plan de la compétitivité intrinsèque, même avec une analyse plus exacte telle que le coût de possession par rapport au simple prix d’achat.

Ou en serons-nous dans 10 ans ? Optimiste ou pessimisme nous pouvons convenir que dans 10 ans les choses se seront encore dégradées si rien n’est fait.

Nous sommes clairement au pied du mur aussi nous devons décider entre une logique de court terme et une logique de moyen long terme.

Sur le court terme, l’approche purement économique est, dans nombre d’exemples, la solution gagnante. Mais sur le moyen long terme, nous sommes condamnés  ; accepter de délocaliser la technologie, telle que le PCB élément clé de l’interconnexion, fera que nous perdrons en compétitivité parce que nous subirons un retard voire une carence de compétence.

Concevoir un produit, l’industrialiser, c’est le métier clé qu’il faut savoir garder, mais pour ce faire il faut conserver une force vive de compétences acquises sur tous les maillons de la chaine, ne pas croire que l’on peut durablement savoir sans pratiquer.

L’enjeu est simple faire confiance à un autre mode d’achat, basé sur une relation partenaire entre conception, industrialisation, prototype industriel puis production de série. Nous pouvons encore accepter que de lourdes productions puissent avoir un avantage économique avéré à quitter le territoire mais il faut poser la limite sur des flux réellement significatifs et sur des matériels « matures ».

La solution : elle existe dans une relation partenaire, à la condition d’un changement drastique d’attitude 3 mesures simples à imposer :

- une charte du bon sens, ou tous les acteurs économiques s’associent pour défendre ce pari osé, convaincus que c’est le schéma gagnant à terme : « donc définir de façon restrictive les conditions des délocalisations  »,
- un véritable plan pour le développement : un engagement fort de tous les acteurs économiques dans ce sens :

1 - renforcer la compétence en réalisant des embauches pour pérenniser la compétence.

2 - financer mieux le R & D ; définir des modes de financement pour favoriser ceux qui investissent en amont sur la technologie, aux entreprises aussi d’assumer leurs responsabilités, à l’état de jouer son rôle de régulateur, n’aider que les acteurs qui sont dans ce cadre, favoriser la solidarité nationale voire européenne.

3 - organiser la filière en « cluster partenarial » visant à construire l’innovation, l’industrialisation, entre tous les acteurs clé de la filière ; c’est aux acteurs économiques de proposer et d’avancer dans ce sens

- un comité de suivi investi de la mission de suivre et d’analyser les pratiques :

1 - rendre compte des faits vis-à-vis des engagements pris,

2 - proposer des médiations voire des inflexions avant que l’irréparable ne se comète,

3 - se porter comme un gardien du temple d’une éthique industrielle solidaire visant à rendre compte à la profession, et indirectement à l’état, mais pas de carotte pas de sanction.

En résumé, ne plus reculer mais jouer une carte solidaire ou tous les acteurs certes en concurrence se réunissent pour fédérer la compétence ou chacun vise ses marchés propres

Face à un problème aussi grave on a le choix entre :

- ne rien faire c’est le libéralisme du passé ; il nous conduit dans le mur,

- imposer, c’est le dirigisme souvent sclérosant,
- réguler et pourquoi pas auto réguler, c’est un choix politique mais qui appartient aussi au bon sens.

Nous avons tous une responsabilité face aux enjeux de l’emploi et de la vigueur économique ; pour ma part je prône plus de solidarité entre les acteurs économiques sans faillir sur les axes de la compétitivité.

Changeons notre outil de mesure pour favoriser nos actions de long terme. C’est le mot compétitivité qui doit être revu : compétitivité de court terme ou de moyen long terme ?

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