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Actualité des entreprises

Le mot du Président du GFIE Pierre-Jean ALBRIEUX

Publication: Novembre 2010

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La crise a commencé il y a 2 ans...
 

Jusqu’à présent, nous nous sommes surtout attachés à surveiller nos niveaux d’activité : baisse ou augmentation du CA, durée de la crise, reprise, forme de la reprise etc… Avec pour tous un corolaire : survivre. Nous en sommes maintenant à évaluer les dégâts que cette crise a pu occasionner. Même s’il faut positiver et rester optimiste car :

- nous savons qu’il ne peut pas y avoir d’avenir sans électronique,

- nous savons qu’il n’y a pas d’innovation sans électronique,

- nous savons que l’électronique est transversale et présente dans la quasi totalité des autres secteurs d’activité

- nous savons aussi qu’il y a tous les jours des créations et des productions de produits nouveaux qui intègrent de l’électronique. on peut raisonnablement se poser la question maintenant (on se l’est toujours posé avant cette crise) : quelle sera la part de notre industrie dans cet Eldorado mondial  ? Quand il s’annonce 10 à 12% de croissance pour l’électronique : quelle croissance ou décroissance pour nous ?

Rien que le fait de poser ces questions, à l’heure du tsunami provoqué par des défaillances d’acteurs majeurs de notre filière, augure le style de la réponse. Sans refaire le monde, au début des années 90 pour l’électronique et sa fabrication, nous étions « champions du monde » ; vrai. Nous n’avions absolument pas à rougir de notre niveau technologique face à celui des USA ou des japonais. Cette position fut le résultat des différents programmes d’Etat qui ont permis à des industries de naître et par « tronçonnage » d’essaimer (avec plus ou moins de bonheur à long terme… passons).

C’est à cette époque qu’a émergé un espèce de courant de pensés pervers et dévastateur : le « fabless », l’utopie de croire qu’on inventerait pour que les autres produisent. Le « on » dans ce cas est collectif, il ne s’agit pas de jeter la pierre à qui que ce soit, il y en a pour tous le monde, nous sommes tous responsables : le consommateur qui veut acheter au prix les plus bas, le politique qui sous couvert de libéralisme et de mondialisation a fuit ses responsabilités en terme de politique industrielle, la vision court terme des financiers et des actionnaires des entreprises (il n’y a que les entreprises à capitaux familiaux qui restent viables à long terme), le Medef qui a usé son énergie sur le social sans se préoccuper de l’industrie, le triste constat que notre société vit au dessus de ses moyens...

Nous avons donc réussi la performance extraordinaire, en 20 ans, soit une génération, à mettre notre industrie à plat. On achète en Asie, on n’a donc plus les moyens d’investir chez nous et dans le même temps, comme les japonais et les coréens en leur temps, les chinois sont en passe d’avoir une technologie plus performante. Comme entreprise de démolition on est aussi champion du monde. Toute analogie avec notre équipe nationale de foot est fortuite, c’est à la fin des années 90, eux, qu’ils étaient champions du monde… On peut être confiant pour notre avenir, il y aura toujours quelque chose à faire, cela n’empêche pas un minimum de lucidité.

S’il a fallu une génération pour détruire notre industrie, il faudra 2 générations pour reconstruire selon l’adage qu’il est beaucoup plus facile de détruire que de construire. En se débrouillant très bien peut-être qu’une génération suffira.

Or, chaque jour nous prenons du retard. Les EGI (Etats Généraux de l’Industrie) n’ont eu lieu que cette année, le raisonnable eût été qu’ils se tiennent en 2000. La mise en oeuvre des EGI ? Pas de soucis on a 2 générations devant nous. Le grand emprunt ? Il a débouché sur une dotation massive vers les universités, c’est bien car il le faut pour retrouver un niveau technologique à la hauteur de celui de nos pays concurrents. Mais d’ici là, quand il n’y aura plus personne pour mettre en oeuvre le produit de cette recherche cela aura servit à quoi ? à faire produire à l’autre bout du monde ou en Allemagne  ? Chercher et trouver, c’est bien, innover c’est bien se donner les moyens de produire c’est le mieux et doit être le but car par effet de levier et en créant des emplois, il permettra de financer la recherche.

Les relations universités/industrie, les pôles de compétitivité  : de formidables usines à gaz administratives où seul les grands et les grosses PME ont les moyens de participer. Pour y arriver les TPE de 0 à 20 ou les PME doivent embaucher rien que pour suivre les dossiers et participer aux réunions, c’est plutôt contre productif. La solution ? C’est la plus difficile de celles que l’on pourrait imaginer car elle n’est pas dans nos gènes et se résume en un mot : La confiance.

Nous devons faire notre révolution culturelle. Avoir confiance en son fournisseur, avoir confiance en son client. Avoir confiance en son Administration et surtout vice et versa. Donner un sens et mettre en oeuvre le «  chasser en meute » où les grands protègent (je n’ai pas peur du verbe) les petits, où la meute se compose des grandes entreprises, des banques, des PME des TPE, des administrations, des universités, des écoles d’ingénieurs, des syndicats… Où le partenariat consiste à travailler ensemble et non pas à rechercher dans les contrats à quel niveau le partenaire va pouvoir vous rouler. Sans la confiance, sans objectifs, sans politique industrielle on perdra tout.

Alors, profiterons-nous de la croissance mondiale ? êtes vous prêt à vous mettre en formation de combat ? Jusqu’où êtes vous prêt à aller ? Indice GFIE Juin 2010 Indice = 136,70 Augmentation par rapport à mai = + 31,1% Indice de confiance (sur 10) = 4,71 / Book bill = 0,87

GFIE :

http://www.gfie.fr

http://www.lignevirtuelle.com

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