Le ministre a déclaré : « J’adresse mes vives félicitations aux équipes étatiques et industrielles qui ont œuvré à la réussite de ce lancement. SYRACUSE IV est un programme majeur qui contribue à la modernisation de nos capacités spatiales de défense, déterminante pour notre souveraineté et notre indépendance stratégique. »
Offrant un débit trois fois plus élevé, une résistance accrue aux menaces et une grande flexibilité d’emploi, le système de télécommunications militaires SYRACUSE IV va considérablement accroître les capacités des armées et permettre à la France de disposer d’une plus grande autonomie de décision et d’action.
Ce lancement est une illustration concrète du renforcement des moyens spatiaux militaires porté par l’actuelle Loi de programmation militaire et la stratégie spatiale de défense française. Une ambition réaffirmée dans le projet de la LPM 2024-2030 qui prévoit de consacrer six milliards d’euros au développement de nouvelle capacités dans le domaine spatial.
Le lancement du satellite SYRACUSE 4B contribue au renouvellement des moyens de télécommunications militaires par satellite. Avec les LPM actuelle et future, les capacités spatiales d’observation, de communication, de renseignement électromagnétique et de défense active de nos satellites seront renouvelées et renforcées pour répondre aux nouvelles menaces et permettre à la France de préserver la liberté d’accès et d’utilisation de l’espace, indispensable à notre indépendance stratégique.
L’évolution des modes d’engagement opérationnels et la numérisation de l’espace de bataille génèrent un besoin croissant de connectivité. Dans ce contexte, le programme SYRACUSE IV a été lancé pour remplacer le système de télécommunications SYRACUSE III (deux satellites actuellement en service, complétés par le satellite franco-italien SICRAL 2), afin d’étendre les capacités aux trois armées, de faire face aux nouvelles menaces et d’accélérer le partage d’information.
La constellation SYRACUSE IV, composée de deux satellites, succèdera progressivement aux moyens déployés dans le cadre du programme SYRACUSE III. Plus souple d’emploi et offrant une meilleure résistance aux différentes attaques, telles que le brouillage ou les cyberattaques, ce système de nouvelle génération permettra aux armées de communiquer à très longue distance avec un débit global trois fois plus élevé et en toute sécurité. Grâce à ses performances, les utilisateurs pourront échanger des volumes de données plus importants, plus rapidement, à tous les niveaux de la chaîne de commandement.
Avec SYRACUSE IV, c’est aussi le renouvellement des stations utilisateurs qui est engagé. Plus de 400 stations sol seront déployées au total dans les trois armées. Plus puissantes, plus sécurisées et mobiles, elles offriront la possibilité de connecter un plus grand nombre d’utilisateurs en simultané et permettront aux forces de communiquer dans les zones les plus isolées.
Elles arrivent dans les armées dès 2023 pour équiper les principaux navires de surface, les sous-marins, de nombreux véhicules du programme SCORPION et unités déployées de l’armée de l’Air et de l’Espace. Cette manœuvre est massive : quatre à cinq fois plus de véhicules de l’armée de Terre seront dotés de stations modernisées. Et pour la première fois, des aéronefs disposeront d’une capacité de communication militaire souveraine par satellite, à commencer par l’avion ravitailleur MRTT Phénix dès 2027.
Le satellite SYRACUSE 4B sera qualifié dans neuf mois une fois qu’il aura atteint son orbite géostationnaire et subi une série complète de tests. Il sera alors déclaré opérationnel et accueillera les premières liaisons au profit des utilisateurs.
Pour mémoire, le satellite SYRACUSE 4A premier de la constellation, lancé fin octobre 2021, est arrivé à sa position définitive en orbite en mai 2022, et sa qualification de bon fonctionnement en orbite a été prononcée le 16 septembre 2022.
La Direction générale de l’armement (DGA) assure la conduite du programme SYRACUSE IV avec la collaboration de l’armée de l’Air et de l’Espace et du Commandement de l’espace (CDE), en charge notamment de la prise en compte des besoins opérationnels des armées dans le domaine spatial. La DGA assure la maîtrise d’ouvrage de l’ensemble du système et s’appuie également sur l’expertise du Centre national d’études spatiales (CNES). La maîtrise d’œuvre industrielle des satellites SYRACUSE IV est assurée par le groupement d’entreprises Thales Alenia Space et Airbus Defence & Space. Arianespace assure les services de lancement. Le coût total de réalisation du programme SYRACUSE IV s’élève à 3,6 milliards d’euros.