Electronique Mag - Le journal de l'électronique.
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Deux indices composent ce baromètre :
L’un indique les ventes liées aux composants électroniques (semiconducteurs, passifs, circuits imprimés, connectique) et consommables (crèmes à braser, flux, accessoires) destinés à l’industrie
L’autre se réfère aux les ventes liées aux équipements de test et mesures électroniques, équipements de production de cartes électroniques.
Le Collège Equipements & Services et Test & Mesures d’ACSIEL vient de finaliser le baromètre du 4e trimestre 2024.
L’indice Acsiel des composants électroniques (semiconducteurs, passifs, circuits imprimés, connecteurs) et consommables s’est de nouveau contracté au quatrième trimestre 2024, en baisse séquentielle de 3% et de 15% en glissement annuel.
Les semiconducteurs ont été le principal facteur de cette baisse trimestrielle en raison de leur poids prépondérant dans l’indice, avec un recul des ventes (-5%) dû en premier lieu aux secteurs de la carte à puce et de l’automobile. Les autres éléments de cet indice composite ont bénéficié d’une conjoncture plus favorable avec des résultats quasi-stables (connecteurs) ou en croissance (passifs, circuits imprimés et consommables pour l’industrie électronique).
Les excédents de stocks de composants auront continué de peser jusqu’à la fin de l’année 2024 et le repli dans l’industriel n’a fait qu’aggraver la situation. Il est clairement apparu, avec le recul, que la reprise post-covid avait été marquée par un éparpillement de la demande et des achats de composants en grosses quantités souvent non maîtrisées. Les sur-inventaires se sont retrouvés partout dans la chaine de valeur, chez les grands clients, les distributeurs et les sous-traitants. Certains fabricants de composants électroniques attestent que la situation est assainie avec une reprise des commandes et des clients qui recommencent à constituer des stocks, tandis que pour certains autres acteurs le retour à la normale est attendu dans le courant de l’année 2025.
En raison des enjeux de sécurité nationale et européenne, le secteur de la défense est en pleine expansion. On doit s’attendre à une forte croissance de la demande sur plusieurs années. Cette croissance pourra s’avérer compliquée à gérer en termes d’adaptation de l’outil de production, de process et de ressources humaines. Les acteurs de la filière sont prêts à relever ces défis qui sont au cœur de la problématique de souveraineté.
La forte concurrence de SpaceX pèse sur le spatial européen.
L’évolution des droits de douanes aux Etats-Unis est facteur d’incertitude et de complexité. Les sociétés disposant d’unités de production au Mexique ou en Chine sont directement concernées mais on ne voit pas d’impact en Europe pour le moment.
Au quatrième trimestre 2024, l’indice Acsiel des biens d’investissement pour l’industrie électronique a rebondi avec une croissance de 49%. Il reste néanmoins inférieur de 5% à son niveau record du quatrième trimestre 2023, tout en étant au-dessus du pic précédent (quatrième trimestre 2021).
La forte croissance en fin d’année est due pour une bonne part à un rattrapage après le creux du troisième trimestre. De même, la tendance baissière observée sur l’année 2024 est due en particulier au niveau exceptionnel des facturations au quatrième trimestre 2023. Comme cela a déjà été souligné, les investissements dans les outils de production ne se déroulent pas de manière linéaire, le secteur est habitué à des variations trimestrielles importantes qui sont illustrées par le profil très accidenté de notre indice.
Le secteur automobile reste très porteur pour les équipements industriels, notamment avec les bornes de recharge et les testeurs de batteries. La croissance est soutenue dans la défense et l’aéronautique et ces secteurs offrent des perspectives favorables sur plusieurs années. De même, l’IA avec ces centres de données va créer des besoins gigantesques pour la gestion de l’énergie et la circulation des données.
En revanche, le secteur des télécommunications n’est plus porteur en général. Du côté des réseaux, le déploiement de la fibre arrive à son terme et le secteur est passé pour l’essentiel en mode maintenance. A l’heure du bilan dans les infrastructures de communications mobiles, force est de constater que l’impact de la 4G a été inférieur à celui de la 3G, alors que la 5G n’a pas pris le relai en termes d’investissements.
La concurrence chinoise qui s’intensifie avec des produits performants suscite de réelles inquiétudes. La difficulté à recruter, en particulier dans les fonctions commerciales pour soutenir la croissance, est aussi un sujet de préoccupation pour nos industriels.
