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Actualité des entreprises

Bernard BISMUTH élu Président de la FIEN

Publication: Janvier 2008

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Comment cela a-t-il commencé ?

Et bien, j’ai été tout simplement attiré par le mot ‘‘électronique’’ qui avait encore à cette époque, le parfum du futur.

 

Bernard BISMUTH Je suis rentré dans ce métier au CCI le 1er janvier 1967, pratiquement à la sortie de l’Ecole Centrale.

Le patron était Pierre KAHN et c’est avec son fils Alain KAHN que depuis 40 ans, j’ai créé l’activité Produits et Services pour les Circuits Imprimés et l’ai développée au sein de ce qui est devenu CCI EUROLAM, entreprise d’une centaine de personnes en Europe, installée en France, Allemagne, Italie et Royaume Uni qui devrait réaliser environ 35 M d’euros en 2007.

Nous sommes dans le circuit imprimé et ce qui caractérise cette profession c’est que chaque circuit imprimé est différent d’un autre mais chaque époque dans notre métier est aussi différente de la précédente et j’aime depuis toujours cette profession où demain ne sera jamais comme aujourd’hui.

Je me suis attaché à ce métier (bien souvent de PME), aux personnes qui le composent et j’ai apprécié ceux que j’ai vu grandir, bâtir leur entreprise, partir bien souvent de rien, intégrer souvent des gens de leur famille et réussir parfois à leur passer le relais.

Certains ont quitté ce métier ou ce monde, certains sont encore là, d’autres sont à la retraite mais dans beaucoup de cas, une amitié et un respect sincère nous lient. Ces amitiés, elles se sont bâties parce que nous avons vécu dans un métier où chaque fois que l’on se croyait arrivés, il se passait quelque chose d’inattendu et nous devions repartir à zéro ; vivre ensemble de tels cycles nous a souvent rapprochés.

Depuis un certain nombre d’années, je me suis rendu compte que j’avais les capacités et la volonté de défendre cette profession et tout ce qu’elle apporte à toute notre société, et plus généralement de défendre l’ensemble de l’industrie auquel elle est attachée.

Ce qui m’a conduit au poste de Président du GFIE puis de vice président de la FIEN avant d’avoir l’honneur d’être élu Président de la FIEN ce mois ci.

La Fien et la FIEEC

Il faut préciser la différence entre la FIEEC et la FIEN pour comprendre ce qu’est la FIEN.

La FIEEC est une Fédération qui rassemble les entreprises du secteur électrique et électronique en France, un membre du GIM et est une des composantes importantes de l’industrie Française. Cependant la FIEEC ne regroupe pas actuellement l’ensemble des syndicats de la filière électronique.

Trois d’entre eux en particulier, le SPDEI le syndicat des distributeurs des composants, le SNESE qui est le syndicat des Sous Traitants et Assembleurs, et ALLIANCE TICS qui regroupe les grands équipementiers n’appartiennent pas à la FIEEC.

A un moment donné, il s’est révélé impossible de définir et d’exprimer la position complète de l’industrie Electronique sans que des acteurs majeurs soient représentés.

L’idée de Pierre Gattaz qui est un homme de rassemblement et qui a une volonté de rassemblement communicatrice a été de créer un groupe de travail qui s’appelle la FIEN (Filière des Industries Electroniques et Numériques) et qui intègre les syndicats concernés de la FIEEC et des syndicats non membres de la FIEEC mais qui sont des éléments fondamentaux de la « Supply Chain ».

L’action de la FIEN

Après quelques difficultés comme celle d’apprendre à composer entre grandes sociétés et PME ou entre fournisseurs et clients, il s’est dégagé à travers le groupe de la FIEN la vision que nos sorts étaient liés.

Par exemple la conception et la production vont ensemble, et l’innovation doit se faire autant dans le « Comment Produire » que dans le « Quoi Produire ».

Dans le cas contraire, les centres de R & D partiront prés des lieux de production.

Les grandes entreprises et les PME vont ensemble, les grands projets seront menés par les grandes entreprises et l’emploi et leur réalisation par des PME. Si les grandes entreprises ne savent pas s’appuyer sur un réseau de PME innovantes, comme elles ne fabriquent plus, elles seront condamnées à se faire copier ou à limiter leurs innovations dans la conception.

Il suffit de regarder n’importe quel produit qui doit être léger, portable, fiable, et tout ce qu’il représente de miracle technologique autant par son Soft que par son Hard. Imaginer un monde se contentant de la conception en oubliant la production, ou un monde de grandes entreprises ne s’appuyant pas sur les petites entreprises, ou de petites entreprises sans que les grandes aient des programmes, c’est imaginer un monde dans lequel on ne participerait pas à son évolution.

Autour de tout cela s’est réalisé une unité et la FIEN a été le porteur de cette unité et a fait des propositions qui sont parties d’une position commune partagée.

Les propositions de la FIEN

Nous avons tous réagi (et nous continuons à réagir) quand on entendait dire que le mot électronique était un mot fini et appartenait au passé pour les métiers de conception ou production (il ne resterait qu’une fonction de consommateur et de services attachée à ce mot) et nous avons eu envie de travailler ensemble et de nous battre ensemble contre des idées stupides.

Nous avons d’abord pris en compte le besoin sociétal et nous avons fait ressortir tout ce que peuvent apporter l’électronique et le numérique à notre futur dans les domaines de la médecine, l’automobile, l’avionique, l’énergie, la sécurité, la communication, l’écologie et bien d’autres domaines.

Il était facile alors de faire comprendre ce que beaucoup de pays ont déjà compris ; une société sera aussi forte que son électronique et l’électronique est ce qui va permettre de maitriser le Progrès.

Je crois que ce qui a marqué les cinq années qui viennent de s’écouler depuis le début de la FIEN, c’est que cette unité dans le message, cette unité dans le travail, ce groupe uni ont fini par convaincre le pouvoir politique et l’ensemble des décideurs.

Ils ont compris que nous étions capables de porter des messages qui n’étaient pas corporatistes mais qui tenaient compte à la fois du besoin sociétal du monde dans lequel nous vivons, de nos entreprises bien sûr et de nos collaborateurs, et de l’emploi des générations à venir. La FIEN est arrivée comme une force de propositions qui tous les jours à travers ses livres et réunions (Livre Blanc, Livre Bleu, Assises ...) a fait des propositions qui ont marqué les années qui viennent de s’écouler.

Quand on a démarré il y a cinq ans, la FIEN a participé un petit peu à ce que l’Europe se positionne sur sa politique industrielle. Il paraît aberrant d’appartenir à un continent qui se veut devenir un ensemble uni et qui finalement ne définit aucune politique. Il ne faut pas oublier que se sont les grands programmes dans un pays qui entraînent ce pays et c’est une manière de maîtriser et de bâtir son futur.

Nous avons été surpris de constater que l’Europe imaginait que la construction de son futur se limiterait à définir les règles entre les pays, et le réveil tardif mais heureux d’une volonté de politique industrielle commune nous conforte.

En ce qui concerne le futur de l’électronique pendant une période, il semblait se résumer à la découverte dans des grandes surfaces, de ce qui avait été conçu et fait ailleurs qu’en Europe.

Nous avons fait ressortir que nous avions les hommes, les entreprises, l’intelligence et la volonté de participer à sa conception et à sa production et à toutes les innovations qui les accompagnent.

Le besoin sociétal le plus important à satisfaire c’est l’emploi. Ne pas résoudre le problème du chômage pourrit le pays, le pourrit par rapport aux gens qui n’ont pas de travail et dans la dégradation morale que cela entraîne (du moins pour ceux qui voudraient bosser), le pourrit dans les créations de richesses car, c’est en créant des richesses qu’on peut ensuite, en les répartissant, apporter du bien être à tous. Il faut donc défendre et protéger l’emploi dans un contexte de mondialisation. La défense de l’emploi ne peut être la fermeture des frontières et il faut s’armer pour se battre dans un match mondial. Ce n’est pas parce que des gens jouent mieux dans certains domaines qu’on s’arrête de jouer contre eux mais au contraire il faut apprendre à jouer mieux.

Nous avons tous été motivés par cela et le grand plaisir a été de travailler avec Pierre GATTAZ, un homme capable de rassembler petites et grandes entreprises, et quant à moi, j’espère que je serai capable de garder le même état d’esprit et que je serai le défenseur et le porte parole des deux. Pierre a une capacité de rassemblement, de communication et de vision tournée vers le futur qui est vraiment extraordinaire. Nous sommes tous prêts dans la filière à le suivre partout où il ira.

Pierre GATTAZ est devenu président de la FIEC et nous allons soutenir évidemment très fortement son implication dans celle ci.

Et la FIEN que devient-elle, alors ?

La FIEN elle, je n’en deviens pas le président pour éteindre le flambeau mais au contraire pour continuer à le garder allumé et le faire briller le plus fort possible.

Elle est et restera une force de propositions originales qui va puiser dans les entreprises de nos métiers ses idées et des messages nouveaux (qui parfois vont à contre courant du MEDEF, des organismes syndicaux, des grands économistes et des pouvoirs politiques).

Sur les cinq années passées à la FIEN, je ne me suis jamais ennuyé un seul instant et personne ne s’est ennuyé et comme axe principal de programme, je leur ai promis qu’on continuerait d’abord à faire des choses passionnantes ensemble. Chacune de nos réunions est un foisonnement d’idées qui arrivent de personnes très diverses et de qualité et nous en retirons une vision de la manière dont notre monde va évoluer et de la façon de s’organiser pour participer à cette évolution.

Qu’est ce qui a bougé grâce à la FIEN ?

Cela a été dit par Pierre GATTAZ aux dernières Assises. Nous avons soutenu les grands programmes et le lancement de L’ Agence de l’ Innovation et le démarrage de nombreux programmes, nous font penser que nous avons fait partie de ceux qui ont réveillé ce sujet.

Quand on avait commencé à en parler, nous avions été traités de planificateurs, d’arriérés mais maintenant cela semble tout à fait adapté au monde moderne.

Notre idée était de penser qu’il ne faut pas subir le futur, mais le construire et le maîtriser de telle sorte qu’il soit le meilleur possible. L’électronique est l’outil qui peut permettre de le construire et qui peut aider à maîtriser le progrès dans tous les domaines (médical, écologique, sécurité,…). Nos autres idées sur l’importance de la production et l’importance des PME dans cette production ont fait leur chemin.

Enfin la FIEN a été la première à montrer l’importance du problème des seuils (sujet repris par tous maintenant) et sa proposition qui a été validée auprès de tous nos syndicats (passage immédiat de 10 à 15, de 20 à 30 et de 50 à 75) reste la seule que nous soutenons.

D’autres messages nouveaux vont arriver parmi lesquels une autre vision des rapports entre les PME et les grands groupes, la maîtrise de la production (qui est une idée originale), la flexibilité, l’attractivité de nos métiers, l’attractivité sociale et fiscale, l’apport de nos métiers pour le monde de demain, l’adéquation entre les emplois à venir et les formations à dispenser ou à proposer.

Espérons qu’ils seront écoutés comme l’ont été les précédents.

Voilà quelques idées pour parler de ce qui a bougé grâce à la FIEN et je vous promets, connaissant le groupe qui compose la FIEN, que nous allons continuer demain à faire bouger beaucoup de choses.

http://www.fien.fr

Propos recueillis par Alain Milard octobre 2007.

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