THALES ALENIA SPACE, le CNES ou encore l’ESA font ainsi appel à ses éléments chauffants autorégulants pour faire évoluer la structure et l’équipement des satellites. Les résultats des expérimentations laissent entrevoir d’autres applications dans le domaine du militaire et du médical.
Implantée à Saint-Saëns, en Seine-Maritime, HEATSELF conçoit, fabrique et commercialise des solutions thermiques autorégulantes sur-mesure. Ces produits intelligents adaptent leur consommation électrique en fonction de la température de l’environnement. Unique prestataire dans ce domaine en France, l’entreprise dispose d’un laboratoire d’expérimentation pour suivre son unité de production intégrée.
L’entreprise a pu bénéficier des différentes expérimentations Décarbonation lancées par NAE pour faire monter en maturité sa technologie. Rapidement, les industriels de l’aéronautique et du spatial s’y sont intéressés pour protéger des équipements qui évoluent en environnement thermique sévère.
Ainsi, HEATSELF vient d’achever avec le CNES un contrat pour le développement d’une nouvelle génération de chauffage permettant de maintenir en température l’intérieur d’un satellite qui est soumis à de forts gradients thermiques en environnement spatial.
Accompagné par THALES ALENIA SPACE, la technologie de HEATSELF a subi des essais de spatialisation avec l’objectif d’aller au seuil d’un démonstrateur.
Intégrés à la structure du satellite, ses films chauffants permettent de rendre l’intérieur du satellite autonome en gestion thermique, sans avoir recours à un pilotage électronique. Un avantage certain pour réduire la masse du satellite et augmenter sa charge utile.
Cette expérimentation a permis d’établir que la technologie HEATSELF atteignait les performances demandées, c’est-à-dire garantir le maintien des performances en milieu spatial sévère avec de forts gradients thermiques et des irradiations sollicitant fortement les matériaux. Une satisfaction à laquelle s’ajoute la performance d’avoir intégré des matériaux recyclés compatibles avec les propriétés attendues.
Toujours dans le domaine spatial, HEATSELF a achevé une étude sur la gestion thermique des lignes de propulsion de satellites pour l’ESA, également accompagné de THALES ALENIA SPACE. HEATSELF a démontré sa capacité à développer un matériau capable d’avoir une très forte variation de ses propriétés sur une faible plage de température pour piloter de façon autonome la gestion thermique des lignes de propulsion des satellites, toujours sans pilotage électronique.
Le projet pour équiper l’intérieur du satellite, toujours à l’étude au CNES, a permis d’identifier des déclinaisons possibles pour réguler la température du corps humain et répondre à des besoins dans le domaine médical et celui de la défense.
« Pour les satellites, l’objectif est de maintenir leur température en-dessous des 40 degrés. Un paramètre qui peut tout à fait s’appliquer au corps humain avec des applications pour maintenir la température des nouveaux nés prématurés dans les incubateurs chauffants par exemple, ou encore soulager les douleurs liées à la maladie de Raynaud qui cause des troubles réversibles de la circulation sanguine au niveau des petits vaisseaux des extrémités du corps. Aujourd’hui, les applications sur ce marché nécessitent 3 à 6 commandes électroniques successives pour maintenir la température tandis que notre matériau s’autorégule sans nécessiter d’intervention » explique Philippe Paul-Bert, Dirigeant de HEATSELF.
Une application dans le domaine militaire pour améliorer le confort des combattants qui opèrent en environnement sévère, de même que pour les gendarmes de haute montagne, est également à l’étude.
Avec cette intense activité dans le domaine spatial et le confort thermique, HEATSELF vient de terminer un projet national initié en 2019 par AIRBUS, le projet SECURE HOP, soutenu par la Région Normandie. Dans le cadre de ce projet, HEATSELF a développé une nouvelle génération de capteurs de température pour la surveillance incendie des moteurs d’aéronefs. Les capteurs de HEATSELF sont à base d’alliages métalliques et ces capteurs utilisent des caractéristiques intrinsèques des alliages pour informer le dépassement d’une température pour la surveillance des incendies moteurs et peuvent être opérationnels au-delà de 1000°C. Le programme terminé, HEATSELF poursuit la maturité de sa technologie.