Electronique Mag - Le journal de l'électronique.

A titre de comparaison, on notera que sur la même période la croissance en euros dans l’ensemble du marché européen a été de 0,4% d’après le WSTS. Le retournement conjoncturel amorcé au début de l’année 2023 continue néanmoins de peser sur les variations en glissement annuel. Sur trois mois, le marché français est en recul de 15% au premier trimestre et l’indice en moyenne annuelle glissante est à -16% (pour une illustration de ces tendances, voir le graphique ci-dessous).

Avec une croissance de 10%, les ventes par le canal de la distribution ont confirmé l’embellie du trimestre précédent (+12%), même si la tendance en glissement annuel reste elle aussi négative (-12%). Les ventes directes au client final ont affiché une croissance séquentielle de 6%, majoritairement tirée par le secteur automobile avec +20%. Les segments industriel et carte à puce ont aussi contribué à la croissance mais dans une moindre mesure. A l’inverse, le segment aéronautique, aérospatial et défense s’est contracté de 20% sur le trimestre. Au niveau des produits, ce sont les circuits analogiques qui ont assuré la croissance avec +16%, en lien avec la croissance des ventes dans l’automobile. La logique MOS et les discrets ont eu aussi un impact positif mais beaucoup plus faible sur la croissance trimestrielle.

Les résultats du premier trimestre montrent que la situation évolue comme prévu par les acteurs de l’industrie du semiconducteur réunis au sein d’Acsiel. La chaîne de valeur de l’électronique est en train de retrouver des niveaux d’inventaires plus conformes à la normale. La diminution des stocks a pris du temps mais elle conduit maintenant à un retournement favorable dans l’automobile, l’industriel et la distribution qui sont trois des principaux agrégats du marché français des semiconducteurs. La situation est différente et paradoxale pour l’électronique de défense qui pâtit d’une chute momentanée des commandes alors que les besoins sont immenses. Le secteur de l’aérospatial traverse quant à lui une conjoncture délicate avec la concurrence américaine et dans l’attente de l’émergence de nouveaux projets européens. En revanche, l’aéronautique continue d’afficher une bonne santé.

Si les conditions semblent réunies pour laisser entrevoir un retour de la croissance, on ne s’attend pas pour autant à un fort retournement de tendance en 2025. L’amélioration devrait se faire en douceur et elle reste soumise à un certain nombre d’aléas et d’incertitudes économiques et géostratégiques.

Evolution du marché français depuis 2010 en indice, par trimestre et en moyenne mobile annuelle

https://www.acsiel.fr/